L'origami est un art. Ou du moins a la volonté de l'être. Tant mieux.
Il n'empêche que nombre de créations en origami n'ont rien d'artistiques, sont juste des puzzles, histoire de montrer que le créateur a pu plier ça, c'est tout.
Un pliage qui se contente, par exemple, de reproduire un kanji ou un symbole quelconque, même si techniquement c'est pointu, n'apporte rien d'artistique. C'est juste faire pour faire. Il n'y a aucune émotion sous-jacente, ce n'est pas esthétique, en gros ça ne sert (à) rien.
Il y avait déjà ce problème avec John Montroll dont le seul objectif était de faire à partir d'un carré, mais dont les modèles d'animaux étaient souvent très laids, disproportionnés, figés, dénués de toute grâce.
On est quand même loin de Yoshizawa ...
L'origami comme défi est quelque chose qui me gêne vraiment. Plier du complexe juste pour dire qu'on a été capable de le faire induit une compétition qui, dans l'art, n'a pas sa place.
De même qu'en magie si la seule réaction du public est de saluer la technique qui semble être derrière le tour, c'est qu'on a raté son objectif.
Il peut y avoir une fascination derrière une figure impossible, comme dans les illusions d'optique, mais juste plier un truc qui en soi n'a pas d'intérêt autre que le fait que personne ne l'a plié avant, bof ...
Quand l'origami devient masturbatoire c'est qu'il s'égare.
Pour ma part, je me lasse un peu de l'origami car cette émotion est trop souvent absente. Montrer qu'on est capable de plier un modèle complexe n'a plus de sens pour moi. Qu'est-ce qu'on veut prouver avec ça ?
La passion quand elle existe doit véhiculer des émotions, je me répète.
Finalement je trouve plus d'émotions à animer un club d'origami que de plier le dernier modèle qui fait le buzz.
vendredi 20 décembre 2019
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